Une brève histoire du Chevy El Camino
Dans l’histoire du monde automobile, aucune voiture n’a évoqué le stoïcisme existentiel du Chevy El Camino. S’agit-il d’un camion, ou d’une voiture ? Nous allons tenter de répondre à cette question dans ce billet. Mais d’abord, un peu d’histoire :
Débuts
Une première génération de 1959 El Camino.
L’El Camino était un défi direct à la Ranchero de Ford, un coupé utilitaire dominant un marché jusque-là inexploité.
GM a flirté avec des camions de type coupé comme le Chevrolet Cameo Carrier et le GMC Suburban Carrier en 1955, mais elle a fait le grand saut avec l’El Camino pour l’année modèle 1959. L’El Camino était construit sur une plateforme modifiée de break Brookwood.
La première génération n’a pas fait long feu. Cela aurait pu être les nouvelles ailes flamboyantes des Chevrolet pleine grandeur ou peut-être la participation importante du Ranchero sur le marché, mais après seulement 2 ans et 36 409 El Camino produits, Chevy a laissé tomber la hache sur le modèle.
Deuxième génération (1964 – 1967)
Un El Camino de deuxième génération 1964.
La Ranchero se vendant toujours bien, Chevy a ramené l’El Camino sur la plateforme éprouvée de la Chevelle. La variante de deuxième génération se penchait davantage sur l’aspect pratique, mais avait également la possibilité d’embarquer un V8 small-block de 327 pouces cubes développant jusqu’à 300 ch en 1964.
Un an plus tard, une version performance du V8 était disponible et le poussait jusqu’à 350 ch. Cette tendance à la croissance des moteurs s’est poursuivie au cours des années suivantes, culminant avec un 396 V8 big block évalué à 375 ch.
Certains modèles Chevy ont reçu un design rafraîchi en 1967, dont l’El Camino. Cela comprenait un nouveau pare-chocs avant, une nouvelle calandre et de nouvelles garnitures. Des amortisseurs pneumatiques furent également incorporés, ce qui permettait aux conducteurs de compenser les charges lourdes.
Troisième génération (1968 – 1972)
Un El Camino SS 396 de 1968 via Wikimedia Commons.
Dans l’alignement de sa popularité, l’El Camino a grandi dans sa troisième génération et a été construit sur un empattement de berline 4 portes. Malgré sa taille plus importante, il était plus léger que la génération précédente grâce à une construction plus légère et un restylage de l’avant avec des phares quadruples superposés.
C’est la génération où l’El Camino a fait le saut de la voiture utilitaire à la voiture sportive. La Super Sport (SS) 396 a été lancée aux côtés d’une Chevelle jumelle en 1968. La possibilité d’emporter le gros bloc V8 n’a pas fait de mal, mais ce dernier a malheureusement été abandonné en 1975. Quelques El Camino 1970 sélectionnés ont reçu le moteur LS6 454 pouces cubes, qui était le moteur le plus puissant de Chevrolet et pouvait atteindre 450 ch.
Avec 1971 sont arrivés les mandats gouvernementaux exigeant un carburant sans plomb à plus faible indice d’octane, ce qui a entraîné une réduction des performances et de la puissance avec le reste des véhicules GM. Un El Camino rebadgé appelé GMC Sprint fit également son apparition, qui disposait de la même transmission et du même moteur que l’El Camino.
Quatrième génération (1973-1977)
Un El Camino de quatrième génération de 1973.
La quatrième génération a commencé par un restylage spectaculaire, et les pots catalytiques étaient désormais un équipement standard sur tous les modèles. L’El Camino a eu la chance de conserver une version Super Sport pour cette génération, car Chevrolet a abandonné la Chevelle SS en 1973 et la Nova SS après 1976 (ils avaient auparavant abandonné les finitions Impala, Monte Carlo et Camaro SS).
Une nouvelle calandre fera ses débuts en 1975, et un I6 250 pouces cubes de 105 ch était le moteur standard. Le V8 était toujours une option, mais les mandats gouvernementaux susmentionnés signifiaient que le 454 ne développait que 215 ch.
Cinquième génération (1978 – 1987)
Un El Camino 1979 de cinquième génération. Ce serait la dernière génération produite.
La cinquième et dernière génération a vu un El Camino plus petit et plus élégant avec un style plus net et un design à phare unique. Des moteurs V6 étaient disponibles pour la première fois, et de 1982 à 1984, des moteurs diesel provenant d’Oldsmobile étaient également en option.
Après l’année modèle 1984, la production de l’El Camino a été déplacée au Mexique, et en 1987, l’El Camino a été abandonnée grâce aux ventes exceptionnelles du pick-up Chevrolet S-10.
La légende de l’El Camino
Cela fait plus d’un quart de siècle que le dernier El Camino est sorti de la chaîne de production, et son histoire se lit comme celle d’une célébrité délaissée qui a été sous les feux de la rampe, puis hors des feux, avant d’y revenir pour un sursaut de fin de carrière avant d’être rejetée sur le côté pour des modèles plus récents et meilleurs. Mais y a-t-il de la place pour un retour ?
Chevrolet a présenté un concept El Camino en 1995 basé sur le break Caprice pleine grandeur, mais la production a été annulée en raison de l’essor du SUV. Tout ce que nous pouvons faire maintenant est d’attendre patiemment un futur possible avec un El Camino, et de réfléchir à la question la plus importante : Est-ce une voiture, ou un camion ? Si vous demandez à Chevy, ils vous diront que c’est ce que vous voulez qu’il soit.