Guy Montag
A l’ouverture du roman, il est heureux dans son travail de destruction de livres et ne s’interroge jamais sur son rôle d’outil de suppression de la pensée. Plusieurs événements l’amènent à remettre en question sa propre existence :
- D’abord, il rencontre Clarisse McClellan, une jeune fille de 17 ans, en rentrant chez elle après le travail. Ses discussions avec elle donnent à réfléchir et apaisent la solitude de Montag. Sa mort l’incite à devenir un radical.
- Deuxièmement, il découvre que sa femme, qui préfère regarder The Family son émission préférée à la télévision ou sur les murs du salon, et la radio ou les « écouteurs coquillages » aux interactions humaines, a fait une overdose de somnifères. Le comportement insensible des ambulanciers le fait se sentir très étranger, tandis que le vide de sa femme le perturbe et le met en colère.
- Troisièmement, il est appelé à se rendre dans une maison appartenant à une vieille femme qui a caché une bibliothèque de livres. Plutôt que d’être conduite hors de la maison avant qu’elle ne soit brûlée, elle décide de mettre le feu elle-même, et brûle vivante avec ses livres.
- Quatrièmement, il se souvient d’une rencontre fortuite qu’il a eue un an auparavant avec un vieil homme dans le parc, qui sera identifié plus tard comme un professeur d’anglais. Montag, qui a secrètement caché des livres dans sa propre maison, finit par entrer en contact avec cet homme, nommé Faber.
Michael B. Jordan dans le rôle de Guy Montag, tiré de l’adaptation de 2018.
Au fil du roman, Montag devient de plus en plus désabusé par la société hédoniste et anti-intellectuelle qui l’entoure. Bradbury souligne que le gouvernement américain, en brûlant des livres, ne fait qu’exprimer la volonté d’un peuple dont la courte durée d’attention, l’indifférence et l’hédonisme ont progressivement érodé tout semblant d’intellectualisme de la vie publique. Les écoles n’enseignent plus les humanités, les enfants sont négligemment violents, et les adultes sont constamment distraits par des « coquillages » (petits appareils audio ressemblant à des oreillettes) et des programmes de télévision insipides affichés sur des écrans muraux. Les auteurs et les lecteurs sont considérés comme prétentieux et dangereux pour le bien-être de la société. Il rencontre de nombreux personnages qui changent sa vision de la vie, comme Clarisse et Faber.
Après un incident où Montag tente de lire un poème aux amis de sa femme lors de leur visite, celle-ci dénonce leur maison comme possédant des livres. Beatty, le chef des pompiers de Montag, tente de le persuader que les livres sont diaboliques et l’incite à revenir à la mentalité irréfléchie du pompier, mais Montag refuse.
Après que la caserne ait reçu une alerte, Beatty conduit le camion de pompiers sur les lieux, c’est-à-dire la maison de Montag. Beatty oblige Montag à mettre le feu à sa propre maison. Une fois que Montag a terminé, Beatty le confronte et découvre l’appareil qu’il utilise pour communiquer avec Faber. Après que Beatty ait juré de retrouver qui était sur l’autre ligne, Montag retourne le tuyau d’incendie sur Beatty et le brûle à mort.
Il s’enfuit à travers les rues de la ville jusqu’à la maison de Faber, avec le chien mécanique d’une autre caserne de pompiers et des hélicoptères de chaînes de télévision à sa poursuite. Lorsqu’il arrive chez Faber, le vieil homme raconte à Montag l’existence d’amateurs de livres vagabonds dans la campagne. Montag s’échappe alors vers une rivière locale, descend le courant et rencontre un groupe d’hommes âgés qui, à la grande surprise de Montag, ont mémorisé des livres entiers, les préservant oralement jusqu’à ce que la loi contre les livres soit annulée. La guerre commence. Montag assiste impuissant au survol de bombardiers à réaction qui attaquent la ville avec des armes nucléaires.