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Scarabée d’Hercule – Dynastes hercules

Nom commun : scarabée d’Hercule nom scientifique : Dynastes hercules (Linnaeus, 1758) (Insecta : Coleoptera : Scarabaeidae)

Le scarabée d’Hercule, Dynastes hercules (Linnaeus), est un scarabée dynastine de la famille des Scarabaeidae. Certains des coléoptères les plus reconnaissables de la sous-famille des Dynastinae ont des mâles qui possèdent des cornes thoraciques et/ou céphaliques (figures 1 et 2). Les mâles de Dynastes hercules peuvent atteindre jusqu’à 180 mm et font donc partie des plus grands coléoptères. Les femelles sont de couleur sombre et ne possèdent pas de cornes (Figure 3). Les adultes sont des voleurs crépusculaires ou nocturnes et leur pic d’activité se situe juste avant le lever du jour (Ratcliffe et al. 2013, Ratcliffe et Cave 2015). Ratcliffe et Cave (2013, 2015) ont mentionné que la plupart des spécimens sont capturés dans les pièges lumineux entre 3h00 et 5h00 du matin.

Mâle adulte majeur du scarabée d'Hercule, Dynastes hercules (Linnaeus), (vue latérale et dorsale).

Figure 1. Adulte mâle majeur du scarabée d’Hercule, Dynastes hercules (Linné), vue latérale et dorsale. Photographies de Ronald D. Cave, Université de Floride.

Coccinelle d'Hercule mâle mineur adulte, Dynastes hercules (Linné), (vue latérale)

Figure 2. Coléoptère d’Hercule mâle mineur adulte, Dynastes hercules (Linnaeus), vue latérale. Photographie d’Oliver Keller, Université de Floride.

Coccinelle d'Hercule femelle adulte, Dynastes hercules (Linné), (vue latérale et dorsale).

Figure 3. Coléoptère d’Hercule femelle adulte, Dynastes hercules (Linné), vue latérale et dorsale. Photographies d’Oliver Keller, Université de Floride.

Taxonomie (Retour en haut)

Le genre Dynastes MacLeay comprend sept espèces. Les autres espèces du genre sont réparties dans le sud de l’Amérique du Nord (Dynastes tityus (Linnaeus) et Dynastes grantii Horn), en Mésoamérique (Dynastes hyllus Chevrolat et Dynastes maya Hardy) et en Amérique du Sud (Dynastes neptunus Quensel et Dynastes satanus Moser) (Endrödi 1976, Endrödi 1985, Hardy 2003). Le statut de la taxonomie de Dynastes hercules est incertain (Ratcliffe et al. 2013), et différents traitements peuvent être trouvés dans la littérature (Ratcliffe 2003, Ratcliffe et Cave 2006, Dutrillaux et Dutrillaux 2013, Ratcliffe et al. 2013, Huang 2014). Trois sous-espèces sont reconnues : Dynastes hercules hercules (Linnaeus) (Guadeloupe et Dominique), Dynastes hercules reidi Chalumeau (Martinique et Sainte-Lucie), et Dynastes hercules septentrionalis Lachaume (Mésoamérique) (Ratcliffe et al. 2013, Ratcliffe et Cave 2015). Le statut de la sous-espèce sud-américaine est incertain, et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour résoudre cette incertitude taxonomique (Ratcliffe 2003, Ratcliffe et Cave 2006, Ratcliffe et al. 2013, Ratcliffe et Cave 2015). Une étude récente utilisant de multiples types de données suggère que plusieurs sous-espèces méritent le statut d’espèce (Huang et Knowles 2015).

Distribution (Back to Top)

Le scarabée Hercule peut être trouvé du sud du Mexique à la Bolivie, et dans les Petites Antilles (Ratcliffe 2003, Ratcliffe et Cave 2006). On peut trouver des populations de Dynastes hercules dans des poches de forêt pluviale de montagne et de plaine au Brésil, en Équateur, en Colombie et au Pérou (figure 4) (Rassart et al. 2008, Dutrillaux et Dutrillaux 2013).

Distribution des Dynastes spp. (gr = Dynastes granti, ty = Dynastes tityus, hy = Dynastes hyllus, mo = Dynastes moroni, ma = Dynastes maya, sep = Dynastes hercules septentrionalis, her = Dynastes hercules hercules, rei = Dynastes hercules reidi, tri = Dynastes hercules trinidadensis, blu = Dynastes hercules bleuzeni, occ = Dynastes hercules occidentalis, lic = Dynastes hercules lichyi, ecu = Dynastes hercules ecuatorianus, mor = Dynastes hercules morishimai, pas = Dynastes hercules paschoali). Figure tirée de Huang et Knowles 2015.

Figure 4. Distribution des espèces de Dynastes et des sous-espèces proposées. (gr = Dynastes grantii, ty = Dynastes tityus, hy = Dynastes hyllus, mo = Dynastes moroni, ma = Dynastes maya, sep = Dynastes hercules septentrionalis, her = Dynastes hercules hercules, rei = Dynastes hercules reidi, tri = Dynastes hercules trinidadensis, blu = Dynastes hercules bleuzeni, occ = Dynastes hercules occidentalis, lic = Dynastes hercules lichyi, ecu = Dynastes hercules ecuatorianus, mor = Dynastes hercules morishimai, pas = Dynastes hercules paschoali). Figure extraite de Huang et Knowles 2015.

Description (Retour en haut)

La taille des adultes varie entre 50-85 mm de long et 29-42 mm de large. Le corps des mâles (figures 1 et 2) est noir, à l’exception des élytres, qui peuvent avoir des nuances d’olive et présentent une suture noire avec des taches noires réparties de façon éparse (Ratcliffe 2003, Ratcliffe et Cave 2006, Ratcliffe et al. 2013). La coloration des mâles peut également changer en fonction de l’humidité, l’augmentation de l’humidité faisant virer les élytres au noir (Hinton et Jarman 1973). Les élytres grossièrement perforés des femelles (Figure 3) sont généralement entièrement noirs mais ont parfois le dernier quart coloré de la même façon que chez les mâles (Ratcliffe 2003, Ratcliffe et Cave 2006, Ratcliffe et al. 2013). Les mâles possèdent des cornes thoraciques et céphaliques, qui sont absentes chez les femelles (Figure 1 et 3). La taille du corps, la grande taille des cornes et la coloration permettent de distinguer facilement les Dynastes hercules mâles des autres espèces de Dynastes.

Cycle de vie (Retour en haut)

Dynastes hercules subit une métamorphose complète. On ne sait pas grand-chose du cycle de vie du Dynastes hercules dans la nature, mais de nombreux scientifiques et éleveurs l’ont observé en laboratoire. L’œuf a une période d’incubation moyenne de 27,7 jours, suivie de trois stades (Figure 5), qui en moyenne terminent leur développement en 50 jours (premier stade), 56 jours (deuxième stade), et 450 jours (troisième stade) à 25±1°C (Gruner et Chalumeau 1977). Le stade nymphal (figure 6) dure environ 32 jours, tandis que les adultes (figures 1, 2 et 3) peuvent vivre de trois à six mois en captivité. La durée totale du développement complet varie entre 19 et 21 mois, et la durée de vie totale peut atteindre deux ans (Gruner et Chalumeau 1977).

Coccinelle hercules, Dynastes hercules, larve.

Figure 5. Coléoptère d’Hercule, Dynastes hercules, larve. Photographie de Ronald D. Cave, Université de Floride.

Coccinelle d'Hercule, Dynastes hercules, pupe (dorsale et ventrale).

Figure 6. Coléoptère d’Hercule, Dynastes hercules, pupe (dorsale et ventrale). Photographies de Ronald D. Cave, Université de Floride.

Diète (Back to Top)

Les larves de Dynastes hercules sont saproxylophages (se nourrissant de bois mort) et se développent dans les troncs d’arbres pourris et en décomposition (Ratcliffe 2003, Ratcliffe et Cave 2006, Ratcliffe et al. 2013). Des larves ont été observées dans des troncs de Chrysobalanaceae (Licania ternatensis Hook. f. ex Duss), Phyllanthaceae (Amanoa caribaea Krug & Urb.), et Fabaceae (Inga ingoides (Rich.) Willd.). (Gruner et Chalumeau 1977). Les adultes se nourrissent généralement de fruits en décomposition tombés au sol (Rassart et al. 2008) et ont été observés se nourrissant jusqu’à 24 heures sans pause, dans des conditions de laboratoire (Beebe 1944).

Importance (Back to Top)

Les coléoptères Dynastes hercules ont été utilisés comme modèle pour étudier la sélection sexuelle en raison des grandes cornes que les mâles utilisent comme armement (Beebe 1947, McCullough et al. 2014). McCullough et al. (2014) ont comparé le style de combat des Dynastes hercules à celui des pinces, où les cornes sont utilisées pour serrer et soulever l’adversaire, puis le jeter au sol. Ces combats ont généralement lieu pour accéder aux femelles, mais la taille des cornes n’est pas importante pour les femelles dans leur choix de compagnons (McCullough et al. 2014). Les mâles adultes continuent à se battre jusqu’à ce qu’un adversaire atterrisse sans défense sur le dos, soit blessé, soit batte en retraite (Beebe 1944).

Les larves de Dynastes hercules ont un rôle écologique important en raison de leur mode de vie saproxylophage. Elles participent au cycle des nutriments ainsi qu’à la biodégradation. Ces derniers temps, l’élevage de grands spécimens de Dynastes hercules est devenu plus populaire, et les éleveurs essaient d’élever des individus avec des corps et des cornes de grande taille en leur fournissant une nutrition et des conditions optimales. Les ventes de grands spécimens de Dynastes hercules élevés en laboratoire peuvent donner lieu à des prix supérieurs à 400 $.

Références choisies (Retour en haut de page)

  • Beebe W. 1944. Notes sur le scarabée Hercule, Dynastes hercules (Linn.), à Rancho Grande, Venezuela, avec une référence spéciale au comportement de combat. Zoologica : New York Zoological Society 29 : 53-58.
  • Dutrillaux B, Dutrillaux AM. 2013. Une origine sud-américaine du genre Dynastes (Coleoptera : Scarabaeidae : Dynastinae) démontrée par des analyses chromosomiques. Recherche cytogénétique et génomique 141 : 37-42.
  • Endrödi S. 1976. Monographie des Dynastinae (Coleoptera) 6. Tribus : Dynastini. Acta Zoologica Academiae Scientiarum Hungaricae 22 : 217-269.
  • Endrödi S. 1985. Les Dynastinae du monde. Dr. W. Junk Publ., Dordrecht. 800 p., 46 planches.
  • Gruner L, Chalumeau F. 1977. Biologie et élevage de Dynastes h. hercules en Guadeloupe (Coleoptera : Dynastidae). Annales de la société entomologique 13 : 613-624.
  • Hardy M. 2003. Description d’une nouvelle espèce de Dynastes Kirby (Coleoptera Scarabaeidae Dynastinae) d’Amérique du Nord et centrale. Besoiro 9 : 3-7.
  • Hinton HE, Jarman GM. 1973. Changement de couleur physiologique dans les élytres du scarabée Hercule, Dynastes hercules. Journal of Insect Physiology 19 : 533-549.
  • Huang, JP. 2014. Évaluation génétique du statut taxonomique des populations de dynaste Hercules des Petites Antilles (Coleoptera, Dynastinae). Coléoptéres des Petites Antilles Tome II : 30-36.
  • Huang JP, Knowles LL. 2015. L’énigme de l’espèce contre la sous-espèce : Délimitation quantitative à partir de l’intégration de plusieurs types de données dans une seule approche bayésienne chez les coléoptères Hercule. Biologie systématique doi:10.1093/sysbio/syv119.
  • McCullough EL, Tobalske BW, Emlen DJ. 2014. Adaptations structurelles à divers styles de combat chez des armes sexuellement sélectionnées. Proceedings of the National Academy of Sciences 111 : 14484-14488.
  • Rassart M, Colomer JF, Tabarrant T, Vigneron JP. 2008. Effet hygrochrome diffractif dans la cuticule du scarabée d’Hercule Dynastes hercules. New Journal of Physics 10 : 1-14.
  • Ratcliffe BC. 2003. Les scarabées dynastines du Costa Rica et du Panama (Coleoptera : Scarabaeidae : Dynastinae). Bulletin de l’Université du Nebraska State Museum 16 : l-506.
  • Ratcliffe BC, Cave RD. 2006. Les scarabées dynastines du Honduras, du Nicaragua et du Salvador (Coleoptera : Scarabaeidae : Dynastinae). Bulletin du musée d’État de l’Université du Nebraska 21 : l-424.
  • Ratcliffe BC, Cave RD, Cano EB. 2013. Les scarabées dynastines du Mexique, du Guatemala et du Belize (Coleoptera : Scarabaeidae : Dynastinae). Bulletin du musée d’État de l’Université du Nebraska 27 : l-666.
  • Ratcliffe BC, Cave RD. 2015. Les scarabées dynastines des Antilles (Coleoptera : Scarabaeidae : Dynastinae). Bulletin du musée d’État de l’université du Nebraska 28 : l-346.

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