Articles

Suivi des polypes ou des cancers colorectaux

Date d’entrée en vigueur : 16 janvier, 2013

Recommandations et sujets

  • Portée
  • Recommandations clés
  • Epidémiologie
  • Suivi.Up
  • Surveillance
  • Ressources

Portée

Cette directive fournit des recommandations de suivi pour les patients après une résection curative du cancer colorectal (CCR) ou une polypectomie. Ces recommandations visent à rationaliser le suivi du cancer initial et à prévenir le développement d’un autre cancer colorectal. Elles ne s’appliquent pas aux patients atteints de polypose adénomateuse familiale (PAF), de cancer colique héréditaire sans polypose (HNPCC) ou de maladie inflammatoire de l’intestin. Les recommandations pour ces patients et pour la détection des néoplasmes colorectaux chez les patients asymptomatiques se trouvent dans la ligne directrice, BCGuidelines.ca – Dépistage colorectal pour la prévention du cancer chez les patients asymptomatiques.

TOP

Recommandations clés

  • L’ablation des adénomes peut prévenir les CCR.
  • Les personnes atteintes d’adénomes ou de carcinomes colorectaux présentent un risque élevé de récidive.
  • La coloscopie est le test de suivi clé pour détecter les nouveaux cancers primaires ou les adénomes.
  • Les patients suivis par coloscopie ne nécessitent pas de recherche de sang occulte dans les selles (RSOS).
  • La détection et le traitement précoces des métastases du CCR peuvent prolonger la survie.

TOP

Épidémiologie

Par définition, tous les polypes adénomateux présentent une dysplasie. Il a été clairement démontré que la détection et l’ablation des adénomes réduisent la mortalité liée au CCR, et l’identification du cancer à un stade précoce augmente nettement les taux de survie. Les patients qui ont eu un CCR ou des adénomes avancés présentent un risque accru de récidive et doivent être suivis de près. La phase la plus importante du suivi est celle des 2 à 3 premières années après la résection de la tumeur primaire, car c’est au cours de cette période que la majorité des récidives se manifestent1.

Le risque qu’un adénome devienne malin est le plus élevé pour les adénomes  » avancés « .

  • adénomes tubulaires ≥ 1 cm,
  • adénomesvillosités,
  • adénomes avec dysplasie de haut grade (HGD),
  • polypes dentelés sessiles ≥ 1 cm,
  • polypes dentelés sessiles avec dysplasie, ou
  • adénomes dentelés traditionnels.

Les personnes présentant des adénomes multiples (≥3) de toute taille présentent également un risque accru2.

Il faut généralement 5 à 10 ans pour qu’un petit adénome se développe en une tumeur maligne ; le cancer peut être prévenu par l’ablation de l’adénome. 3

TOP

Suivi

Post-Polyectomie

La majorité des CCR proviennent d’adénomes, la  » séquence adénome-carcinome « . On trouve deux grands types de polypes dans le côlon et le rectum : les adénomes et les polypes hyperplasiques. Les polypes hyperplasiques sont considérés comme n’ayant aucun potentiel malin.

Tableau 1 : Post-Polypectomie Colorectale Recommandations de Surveillance4

Groupe de risque

Recommandations en matière de surveillance

Patients présentant des polypes hyperplasiques

Suivi en fonction du risque moyen.suivi en tant que risque moyen.* Voir BCGuidelines.ca – Dépistage colorectal pour la prévention du cancer chez les patients asymptomatiques.

Patients présentant 1 ou 2 petits (< 1 cm) adénomes tubulaires avec seulement une dysplasie de bas grade

.de bas grade

Coloscopie de suivi dans 5 à 10 ans. Le choix du moment dans cet intervalle doit être basé sur d’autres facteurs cliniques (par ex, résultats des coloscopies précédentes, antécédents familiaux, préférences du patient, jugement du médecin).

Patients présentant 1 ou plusieurs polypes dentelés sessiles < 1 cm sans dysplasie

Coloscopie de suivi dans 5 ans.

Patients présentant 3 à 10 adénomes tubulaires ou tout adénome avancé (adénomes tubulaires ≥ 1 cm, adénomes villosités, adénome avec HGD, polypes dentelés sessiles ≥ 1 cm, polypes dentelés sessiles avec dysplasie, ou adénome dentelé traditionnel)

Coloscopie de suivi dans 3 ans à condition que les adénomes soient complètement retirés. Si la coloscopie de suivi est normale ou ne montre qu’un ou deux petits (< 1 cm) adénomes tubulaires avec une dysplasie de bas grade, l’intervalle pour l’examen suivant doit être de 5 ans.

Patients présentant des adénomes sessiles dont l’élimination complète est incertaine

Coloscopie de suivi dans les 6 mois pour vérifier l’élimination complète. Une fois l’ablation complète établie, la surveillance ultérieure doit se faire comme pour les adénomes avancés.

Patients suspects de syndrome héréditaire de cancer colorectal

Lorsque les antécédents familiaux indiquent un HNPCC et un FAP, coloscopie tous les 1 à 2 ans.**

* La RSOS est une modalité de suivi appropriée pour ce groupe. La RSOS ne devrait pas être utilisée avant 10 ans après la dernière coloscopie pour le patient présentant un polype hyperplasique. Tous les autres groupes à risque ci-dessus ne doivent pas être suivis par RSOS.
** Les personnes présentant un HNPCC ou un FAP doivent être orientées vers le programme de cancer héréditaire de la BC Cancer Agency pour une évaluation, un conseil et, le cas échéant, un test génétique.

Post-résection du cancer

Le but du suivi après une résection est d’identifier une maladie récurrente ou des métastases et de détecter les adénomes ultérieurs. Ces recommandations sont généralement issues d’un consensus d’experts. Les patients présentant des comorbidités importantes, un âge très avancé ou une espérance de vie limitée à 5 ans ne se voient pas proposer systématiquement de surveillance.

Visites de suivi avec le médecin de famille

Une anamnèse et un examen physique ciblés sont recommandés tous les 3 à 6 mois pendant 2 ans, puis tous les 6 mois pour un total de 5 ans5,6. Il est recommandé que chaque visite de suivi comprenne :

  • L’anamnèse pour susciter les symptômes gastro-intestinaux et constitutionnels, y compris l’état nutritionnel.
  • L’examen physique avec une attention particulière à l’abdomen, au foie et à l’évaluation rectale (ou l’inspection et la palpation du périnée chez les patients qui ont subi une résection périnéale abdominale).
  • Les examens de laboratoire de routine, tels que la chimie du foie, en l’absence de symptômes, ne sont pas utiles.

Controverses en matière de soins

Il a été démontré que l’aspirine (& autres AINS) réduit l’incidence des adénomes et des cancers colorectaux ultérieurs, mais en raison de ses effets indésirables potentiels, elle n’est actuellement pas recommandée7.

Marqueurs tumoraux

Un test d’antigène carcinoembryonnaire (ACE) est recommandé au moment du diagnostic du CCR et répété pour surveiller l’augmentation des niveaux d’ACE (au moins un doublement) qui peut indiquer des métastases hépatiques ou pulmonaires. Les patients éligibles pour une surveillance avec le CEA sont ceux qui présentent des tumeurs de stade II ou III (c’est-à-dire une tumeur traversant la paroi intestinale ou métastatique dans les ganglions lymphatiques locorégionaux). Ces patients se voient proposer un ACE tous les 3 mois pendant les 3 premières années et tous les 6 mois pendant les années 4 et 5. Aucune ACE n’est nécessaire au-delà de 5 ans.

Imagerie et radiographies

L’imagerie du foie, par échographie ou tomodensitométrie (CT de préférence),10,11 est recommandée tous les 6 mois pendant les 3 premières années, puis une fois par an pendant 2 années supplémentaires.12 Pour les personnes atteintes d’un cancer à un stade avancé ou sous chimiothérapie, suivre les recommandations de l’oncologue5,13. La tomodensitométrie de routine n’est pas recommandée au-delà de 5 ans.

Il y a peu de preuves pour montrer un bénéfice de survie pour une radiographie thoracique de routine pour les patients ayant subi une résection du CCR.14 Une tomodensitométrie thoracique est recommandée tous les 12 mois pendant les 3 premières années en cas de cancer avancé ou de cancer du rectum.5,6

Coloscopie

Les patients atteints de CCR doivent subir une coloscopie complète de dépistage du cancer et des polypes avant ou dans les 12 mois suivant la résection chirurgicale de la tumeur colorectale. Une coloscopie doit suivre un an après la résection ou la coloscopie de nettoyage.4,6 Si la coloscopie d’un an est normale, la coloscopie suivante doit être effectuée dans 3 ans ; si ces résultats sont normaux, la coloscopie suivante doit être effectuée dans 5 ans4,6 pour rechercher une autre tumeur maligne colorectale primaire ou des polypes adénomateux. Après la coloscopie d’un an, les intervalles entre les coloscopies suivantes peuvent être raccourcis s’il existe des signes de HNPCC ou si les résultats des adénomes justifient une coloscopie plus précoce.

La réalisation d’une RSOS est inutile chez les patients qui font l’objet d’une surveillance coloscopique9.

TOP

Surveillance après 5 ans

Une surveillance continue est recommandée avec une coloscopie réalisée tous les 5 ans. La RSOS n’a pas sa place dans cette population.

TOP

Ressources

  1. Jeffery M, Hickey BE, Hider PN. Stratégies de suivi des patients traités pour un cancer colorectal non métastatique. Cochrane Database of Systematic Reviews 2007, Issue 1.
  2. American Society of Gastrointestinal Endoscopy. ASGE guideline : dépistage et surveillance du cancer colorectal. Gastrointest Endosc. 2006;63:546-57.
  3. Zauber AG, Winawer SJ, O’Brien MJ, et al. Polypectomie coloscopique et prévention à long terme des décès dus au cancer colorectal. NEJM. 2012;366:687-696.
  4. Brooks DD, Winawer SJ, Rex DK, et al. Surveillance par coloscopie après polypectomie et résection du cancer colorectal. Am Fam Physician. 2008;77(7):995-1002.
  5. Desch CE, Benson AB, Somerfield MR, et al. Colorectal cancer surveillance : 2005 update of an American Society of Clinical Oncology practice guideline. J Clin Oncol. 2005;23:8512-8519.
  6. National Comprehensive Cancer Network®. Lignes directrices du NCCN™ Version 3.2012 : Colon Cancer. c2012 . Disponible sur http://www.nccn.org/clinical.asp
  7. Din FV, Theodoratou E, Farrington SM, et al. Effet de l’aspirine et des AINS sur le risque et la survie au cancer colorectal. Gut 2010;59:1670-1679.
  8. Locker GY, Hamilton S, Harris J, et al. ASCO 2006 update of recommendations for the use of tumor markers in gastrointestinal cancer. J Clin Oncol. 2006;24(33):5313-27.
  9. Winawer SJ, Zauber AG, Fletcher RH, et al. Lignes directrices pour la surveillance par coloscopie après polypectomie : Une mise à jour du consensus par la US Multi-Society Task Force on Colorectal Cancer et l’American Cancer Society. CA Cancer J Clin. 2006;56:143-159.
  10. Kinkel K, Lu Y, Both M, et al. Détection des métastases hépatiques des cancers du tractus gastro-intestinal à l’aide de méthodes d’imagerie non invasives (US, CT, IRM, PET) : une méta-analyse. Radiology 2002;224:748-756.
  11. Miles K, Burkill G. Colorectal cancer : Surveillance par imagerie après la résection de la tumeur primaire. Cancer Imaging 2007;7:S143-S149.
  12. Figueredo A, Rumble RB, Maroun J, et al. Suivi des patients atteints de cancer colorectal réséqué de manière curative : Un guide de pratique. BMC Cancer. 2003;3:26.
  13. Pfister DG, Benson AB, et Somerfield MR. Stratégies de surveillance après le traitement curatif du cancer colorectal. N Engl J Med. 2004;350:2375-2382.
  14. Gan S, Wilson K, Hollington P. Surveillance des patients après une chirurgie avec intention curative pour le cancer colorectal. World J Gastroenterol. 2007;13(28):3816-3823.

Ressources

  • BC Cancer Agency, Programme de suivi après les traitements du cancer colorectal,www.bccancer.bc.ca/books/Documents/Gastrointestinal/PatientBrochureFollowupProgramafterColorectalCance.pdf
  • HealthlinkBC – Informations sur la santé, services de traduction et diététiciens, www.healthlinkbc.ca
  • Société canadienne du cancer, www.cancer.ca
  • Association canadienne du cancer colorectal, www.colorectal-cancer.ca
  • Colon Cancer Canada, www.coloncancercanada.ca

Documents associés

  • Guide du patient (PDF, 504KB)
  • Résumé de la directive (PDF, 194KB)
  • Lignes directrices du CBC.ca – Dépistage du cancer colorectal pour la prévention du cancer chez les patients asymptomatiques (2013)

Cette directive est fondée sur des données scientifiques actuelles à la date d’entrée en vigueur.

Cette ligne directrice a été élaborée par le comité consultatif sur les lignes directrices et les protocoles, approuvée par la British Columbia Medical Association et adoptée par la Medical Services Commission.

TOP

Les principes du Comité consultatif sur les lignes directrices et les protocoles sont les suivants :

  • encourager des réponses appropriées aux situations médicales courantes
  • recommander des actions suffisantes et efficaces, ni excessives ni déficientes
  • permettre des exceptions lorsque les circonstances cliniques le justifient.
Informations de contact
Comité consultatif sur les lignes directrices et les protocoles
PO Box 9642 STN PROV GOVT
Victoria BC V8W 9P1
Courriel : [email protected]
Site Web :
Conseils de pratique clinique

Disclaimer Les directives de pratique clinique (les  » directives « ) ont été élaborées par le Comité consultatif sur les directives et les protocoles au nom de la Commission des services médicaux. Les directives ont pour but de donner une compréhension d’un problème clinique et de décrire une ou plusieurs approches privilégiées pour l’investigation et la gestion du problème. Les lignes directrices ne sont pas destinées à remplacer l’avis ou le jugement professionnel d’un professionnel de la santé, ni à constituer la seule approche de la gestion des problèmes cliniques. Nous ne pouvons pas répondre aux patients ou aux défenseurs des patients qui demandent des conseils sur des questions liées à des conditions médicales. Si vous avez besoin de conseils médicaux, veuillez contacter un professionnel de la santé.

TOP

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *