Temps métrique
La seconde tire son nom du système sexagésimal, qui trouve son origine chez les Sumériens et les Babyloniens. Ce système divise une unité de base en soixante minutes, chaque minute en soixante secondes, et chaque seconde en soixante tierces. Le mot « minute » vient du latin pars minuta prima, qui signifie « première petite partie », et « seconde » de pars minuta secunda ou « deuxième petite partie ». La mesure angulaire utilise également des unités sexagésimales ; là, c’est le degré qui est subdivisé en minutes et en secondes, alors que dans le temps, c’est l’heure.
Le 28 mars 1794, le président de la commission française qui a développé le système métrique, Joseph Louis Lagrange, propose d’utiliser le jour (français day) comme unité de base du temps, avec des divisions déci-jour et centi-jour (deciday et centiday en anglais). Le système final, tel qu’il fut introduit en 1795, comprenait des unités de longueur, de surface, de volume sec, de capacité liquide, de poids ou de masse, et de monnaie, mais pas de temps. L’heure décimale avait été introduite en France deux ans plus tôt, mais elle a été mise de côté en même temps que le système métrique était inauguré, et ne suivait pas le schéma métrique d’une unité de base et d’unités préfixées.
Des unités de base équivalentes à des divisions décimales du jour, comme 1/10, 1/100, 1/1000 ou 1/100 000 jour, ou à d’autres divisions du jour, comme 1/20 ou 1/40 jour, ont également été proposées, avec des noms variés. Ces unités alternatives n’ont pas connu d’acceptation notable. Le centiday, (appelé kè en chinois) a été utilisé en Chine pendant des milliers d’années. Un centiday correspond à environ 14,4 minutes. Au XIXe siècle, Joseph Charles François de Rey-Pailhade a proposé d’utiliser le centiday, abrégé cé, divisé en 10 décicés, 100 centicés, 1000 millicés. et 10000 dimicés.
James Clerk Maxwell et Elihu Thomson (par le biais de la British Association for the Advancement of Science – BAAS) ont introduit le système d’unités du centimètre gramme seconde en 1874 pour dériver les unités métriques électriques et magnétiques, suivant la recommandation de Carl Friedrich Gauss en 1832.
En 1897, la Commission de décimalisation du temps a été créée par le Bureau français des longitudes, avec le mathématicien Henri Poincaré comme secrétaire. La commission a proposé de faire de l’heure standard l’unité de base du temps métrique, mais la proposition n’a pas été acceptée et a finalement été abandonnée.
Lorsque le système SI moderne a été défini lors de la 10e Conférence générale des poids et mesures (CGPM) en 1954, la seconde éphéméride (1/86400 d’un jour solaire moyen) est devenue l’une des unités de base du système. Comme la rotation de la Terre décélère lentement à un rythme irrégulier et qu’elle ne convenait donc pas comme point de référence pour des mesures précises, la seconde SI a été redéfinie plus tard de façon plus précise comme la durée de 9 192 631 770 périodes du rayonnement correspondant à la transition entre les deux niveaux hyperfins de l’état fondamental de l’atome de césium-133. Les horloges atomiques standard internationales utilisent les mesures du césium-133 comme principale référence.