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Andreas Vesalius

Vie

Vesalius, originaire du duché de Brabant (dont la partie sud est aujourd’hui en Belgique), était issu d’une famille de médecins et de pharmaciens. Il a fréquenté l’Université catholique de Louvain en 1529-33, et de 1533 à 1536, il a étudié à l’école de médecine de l’Université de Paris, où il a appris à disséquer les animaux. Il a également eu l’occasion de disséquer des cadavres humains, et il a consacré une grande partie de son temps à une étude des os humains, à l’époque facilement disponibles dans les cimetières de Paris.

Vesalius, Andreas
Vesalius, Andreas

Médecin de la Renaissance Andreas Vesalius.

© Photos.com/Jupiterimages

En 1536, Vésale retourne en Brabant pour passer une année supplémentaire à l’université catholique de Louvain, où l’influence de la médecine arabe est encore dominante. Suivant la coutume en vigueur, il prépare, en 1537, une paraphrase de l’œuvre du médecin arabe du Xe siècle, Rhazes, probablement pour répondre aux exigences du baccalauréat en médecine. Il s’inscrit ensuite à l’université de Padoue, une université progressiste avec une forte tradition de dissection anatomique. Après avoir obtenu son doctorat en médecine la même année, il a été nommé maître de conférences en chirurgie, chargé de faire des démonstrations anatomiques. Sachant qu’une connaissance approfondie de l’anatomie humaine est essentielle à la chirurgie, il consacre une grande partie de son temps aux dissections de cadavres et insiste pour les réaliser lui-même, au lieu de s’en remettre à des assistants non formés. Au début, Vésale n’avait aucune raison de remettre en question les théories de Galien, le médecin grec qui avait servi l’empereur Marc Aurèle à Rome et dont les livres d’anatomie faisaient encore autorité dans l’enseignement médical à l’époque de Vésale. En janvier 1540, rompant avec la tradition qui consistait à s’appuyer sur Galien, Vésale a ouvertement démontré sa propre méthode – en pratiquant lui-même des dissections, en apprenant l’anatomie sur des cadavres et en évaluant de manière critique les textes anciens. Il le fait lors d’une visite à l’université de Bologne. Ces méthodes le convainquent rapidement que l’anatomie galénique n’est pas fondée sur la dissection du corps humain, strictement interdite par la religion romaine. L’anatomie galénique, affirmait-il, était une application à la forme humaine des conclusions tirées de la dissection d’animaux, principalement des chiens, des singes ou des porcs. C’est cette conclusion qu’il eut l’audace de déclarer dans son enseignement alors qu’il préparait à la hâte son manuel complet d’anatomie humaine en vue de sa publication. Au début de l’année 1542, il se rendit à Venise pour superviser la préparation des dessins destinés à illustrer son texte, probablement dans l’atelier du grand artiste de la Renaissance, le Titien. Les dessins de ses dissections sont gravés sur des blocs de bois, qu’il emporte, avec son manuscrit, à Bâle, en Suisse, où son œuvre majeure De humani corporis fabrica libri septem ( » Les sept livres sur la structure du corps humain « ) communément appelée la Fabrica, est imprimée en 1543.

Vesalius, Andreas ; anatomie
Vesalius, Andreas ; anatomie

Gravure à la planche représentant le médecin de la Renaissance Andreas Vesalius enseignant l’anatomie, tirée de la page de titre de la première édition de De humani corporis fabrica libri septem (1543).

Photos.com/Thinkstock

Dans cette œuvre d’époque, Vésale a déployé tous ses dons scientifiques, humanistes et esthétiques. La Fabrica était une description du corps humain plus étendue et plus précise que toutes celles avancées par ses prédécesseurs ; elle a donné à l’anatomie un nouveau langage et, dans l’élégance de son impression et de son organisation, une perfection jusqu’alors inconnue.

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Au début de l’année 1543, Vesalius part pour Mayence, afin de présenter son ouvrage à l’empereur du Saint-Empire romain germanique Charles Quint, qui l’engage comme médecin attitré de la maison. Ainsi, à 28 ans à peine, Vesalius avait atteint son but. Après avoir abandonné son poste à Padoue et être retourné au printemps 1544 dans son pays natal pour épouser Anne van Hamme, il s’engage dans de nouvelles fonctions au service de l’empereur lors de ses voyages en Europe. De 1553 à 1556, Vésale passe le plus clair de son temps à Bruxelles, où il se fait construire une imposante maison à la mesure de son aisance croissante et s’occupe de son cabinet médical florissant. Son prestige est encore accru lorsque Charles Quint, lors de son abdication du trône d’Espagne en 1556, lui assure une pension à vie et le fait comte.

Vésale se rend en Espagne en 1559 avec sa femme et sa fille pour accepter une nomination, faite par Philippe II, fils de Charles Quint, comme l’un des médecins de la cour de Madrid. En 1564, Vesalius obtient la permission de quitter l’Espagne pour se rendre en pèlerinage au Saint-Sépulcre. Il se rendit à Jérusalem, avec des arrêts à Venise et à Chypre, sa femme et sa fille étant retournées à Bruxelles.

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