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Dictature militaire

La dictature militaire n’est pas la seule forme d’autoritarisme ni même, surtout au XXIe siècle, la plus courante.

Comparaison avec les monarchiesModification

Une dictature militaire est distincte d’une monarchie absolue, bien qu’il y ait quelques similitudes, surtout en ce qui concerne la façon dont les deux sont (ou ont été historiquement) établies. Pratiquement tous les monarques absolus (et même la plupart des monarques constitutionnels) sont commandants en chef de l’armée de leur nation, portent des uniformes militaires au moins à titre cérémoniel et détiennent des grades et/ou des titres militaires. De même, les membres supérieurs des familles royales, en particulier s’ils sont de sexe masculin et/ou héritiers apparents ou présomptifs, sont censés effectuer un service militaire avant de monter sur le trône. En outre, presque toutes les monarchies (actuelles et défuntes) se sont établies au cours des siècles et millénaires passés par la force des armes. Une différence essentielle entre une monarchie et une dictature militaire est qu’une fois établie et reconnue par ses sujets (un processus qui a souvent pris plusieurs générations), une monarchie établit généralement une forme de succession héréditaire pour transférer légitimement le pouvoir de génération en génération, et bien qu’il y ait eu historiquement de nombreux cas de revendications contestées au trône, la tentative de prendre le pouvoir par la simple force des armes sans une sorte de revendication héréditaire crédible est généralement considérée comme illégitime et/ou illégale par les monarchistes. Dans les monarchies constitutionnelles, le monarque est généralement le commandant en chef et est souvent formellement l’officier militaire le plus haut gradé, mais dans la pratique, il est censé s’en remettre à l’avis des ministres civils, en particulier lors de la nomination des officiers généraux qui exerceront le commandement opérationnel réel, maintenant ainsi le contrôle civil de l’armée.

En revanche, les dictatures militaires modernes évitent généralement la succession héréditaire, les juntes durables mettant souvent l’accent sur les méthodes traditionnelles de promotion dans les rangs des officiers comme chemin éventuel vers le pouvoir civil. Les dictatures militaires qui ont tenté de s’établir comme des monarchies ou de mettre en place une succession héréditaire, que ce soit ou non en tentant de s’établir comme des monarchies, se sont souvent effondrées très rapidement. Dans un exemple, Oliver Cromwell, après avoir déposé et exécuté le roi Charles Ier d’Angleterre, a refusé toutes les offres de prendre la couronne anglaise, mais a néanmoins tenté de faire transférer le pouvoir après sa mort à son fils Richard Cromwell ; cependant, le jeune Cromwell n’avait pas le respect ou le soutien de l’establishment militaire anglais, et a donc été rapidement contraint d’abandonner le pouvoir. Par ailleurs, quelques années après avoir organisé un coup d’État et s’être imposé comme dictateur de la Première République française, Napoléon Bonaparte s’est couronné empereur des Français. Bien qu’il ait ensuite épousé une princesse de Habsbourg et engendré un héritier pour son trône nouvellement établi, la prétention au pouvoir de Napoléon n’a jamais été pleinement acceptée par les royalistes français qui soutenaient la Maison de Bourbon déchue, ni par les autres monarchies européennes. Finalement, les armées de Napoléon sont vaincues et il est contraint d’abdiquer et de s’exiler. Bien que le neveu de Napoléon ait fini par rétablir la monarchie bonapartiste pendant un certain temps, sa prise de pouvoir pourrait être mieux décrite dans le contexte d’une dictature civile telle que décrite dans la section suivante.

Comparaison avec la dictature civileModification

Une dictature militaire est également différente de la dictature civile pour un certain nombre de raisons : leurs motivations pour prendre le pouvoir, les institutions à travers lesquelles ils organisent leur règne et les façons dont ils quittent le pouvoir. Se considérant souvent comme le sauveur de la nation des politiciens civils corrompus ou myopes, une dictature militaire justifie sa position d’arbitre « neutre » par son appartenance aux forces armées qui, dans de nombreux pays, sont censées être des institutions apolitiques. Par exemple, de nombreuses juntes adoptent des titres tels que « Comité de restauration nationale » ou « Comité de libération nationale ». Les chefs militaires gouvernent souvent en tant que junte, en choisissant l’un d’entre eux à la tête de celle-ci.

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