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Lamproie marine

La lamproie marine est considérée comme un parasite dans la région des Grands Lacs. L’espèce est originaire des lacs intérieurs Finger et du lac Champlain dans l’État de New York et le Vermont. On ne sait pas si elle est originaire du lac Ontario, où elle a été remarquée pour la première fois dans les années 1830, ou si elle a été introduite par le canal Érié, ouvert en 1825. Les améliorations apportées au canal Welland en 1919 auraient permis sa propagation du lac Ontario au lac Érié et, bien qu’elle n’ait jamais été abondante dans ces deux lacs, elle s’est rapidement répandue dans le lac Michigan, le lac Huron et le lac Supérieur, où elle a décimé les populations de poissons indigènes dans les années 1930 et 1940.

Dans ses habitats d’origine, la lamproie marine a coévolué avec ses hôtes, et ces derniers ont développé une certaine résistance aux lamproies marines. Cependant, dans les Grands Lacs, la lamproie marine s’attaque aux poissons indigènes tels que le touladi, le grand corégone, le chevesne et le hareng de lac, qui historiquement n’étaient pas confrontés aux lamproies marines. L’élimination de ces prédateurs a permis au gaspareau, une autre espèce invasive, d’exploser en population, avec des effets néfastes sur de nombreuses espèces de poissons indigènes.

La truite grise joue un rôle vital dans l’écosystème du lac Supérieur. Le touladi a traditionnellement été considéré comme un prédateur apex, ce qui signifie qu’il n’a pas de prédateurs. La lamproie marine est un prédateur agressif par nature, ce qui lui donne un avantage compétitif dans un système lacustre où elle n’a pas de prédateurs et où ses proies n’ont pas de défenses contre elle. La lamproie marine a joué un rôle important dans la destruction de la population de truites du lac Supérieur. L’introduction de la lamproie, associée à de mauvaises pratiques de pêche non durables, a entraîné un déclin considérable des populations de truites du lac. La relation entre prédateurs et proies dans l’écosystème des Grands Lacs s’est alors déséquilibrée. Chaque lamproie marine individuelle a le potentiel de tuer 40 livres de poissons au cours de sa période d’alimentation de 12 à 18 mois.

Efforts de contrôleEdit

Bouche d’une lamproie marine, Petromyzon marinus

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Vidéo de la respiration de la lamproie marine. Aquarium de Gijón

Les efforts de contrôle, y compris le courant électrique et les lampricides chimiques ont rencontré un succès varié. Les programmes de contrôle sont menés sous l’égide de la Commission des pêcheries des Grands Lacs, un organisme conjoint canado-américain, plus précisément par les agents de Pêches et Océans Canada et du United States Fish and Wildlife Service.

Les chercheurs en génétique ont cartographié le génome de la lamproie marine dans l’espoir d’en savoir plus sur l’évolution ; les scientifiques qui tentent d’éliminer le problème des Grands Lacs se coordonnent avec ces généticiens, dans l’espoir d’en savoir plus sur son système immunitaire et de l’adapter à sa place dans l’arbre phylogénétique.

Des chercheurs de l’université d’État du Michigan se sont associés à d’autres chercheurs des universités du Minnesota, de Guelph et du Wisconsin, entre autres, dans le cadre d’un effort de recherche sur les phéromones nouvellement synthétisées. Celles-ci sont censées avoir des influences indépendantes sur le comportement de la lamproie marine. Un groupe de phéromones a une fonction migratoire : lorsqu’elles sont produites par les larves, elles sont censées attirer les adultes en cours de maturation vers des cours d’eau offrant un habitat de frai approprié. Les phéromones sexuelles émises par les mâles sont capables d’attirer les femelles sur de longues distances vers des endroits spécifiques. Ces phéromones sont constituées de plusieurs composés différents, dont on pense qu’ils suscitent des comportements différents qui, collectivement, influencent les lamproies à adopter des comportements migratoires ou de frai. Les scientifiques tentent de caractériser la fonction de chaque phéromone, et de chaque partie des molécules, afin de déterminer si elles peuvent être utilisées dans un effort ciblé de contrôle écologique de la lamproie. Cependant, en 2017, les mesures de contrôle les plus efficaces impliquent toujours l’application de (3-trifluorométhyl-4-nitrophénol), ou TFM, un pesticide sélectif, dans les rivières.

Une autre technique utilisée dans la prévention de la croissance des populations de lamproies est l’utilisation de barrières dans les principaux cours d’eau de reproduction de grande valeur pour la lamproie. L’objectif de ces barrières est de bloquer leur migration vers l’amont afin de réduire la reproduction. Le problème avec ces barrières est que d’autres espèces aquatiques sont également inhibées par cette barrière. Les poissons qui utilisent les affluents sont empêchés de remonter le courant pour frayer. Pour tenir compte de cela, les barrières ont été modifiées et conçues pour permettre le passage de la plupart des espèces de poissons, mais entravent toujours les autres.

RestaurationEdit

L’intention des programmes de contrôle de la lamproie est un habitat plus sûr et une croissance de la population plus saine pour les espèces de poissons indigènes vulnérables telles que la truite lacustre. Le département de l’énergie et de la protection de l’environnement du Connecticut (DEEP) a emprunté une voie différente pour atteindre ce même objectif en introduisant des lamproies marines dans les rivières et les lacs d’eau douce du bassin versant du fleuve Connecticut, et en facilitant le contournement des barrages et autres obstacles pour que les lamproies puissent atteindre les sites de frai situés très en amont. Après avoir fait leur proie de poissons plus gros en mer, les lamproies adultes remontent les rivières pour frayer, après quoi elles meurent rapidement de causes naturelles et se décomposent, fournissant ainsi une source de nourriture aux espèces de poissons d’eau douce indigènes.

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