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Challah : une histoire riche et fascinante

Lorsque le Temple se dressait à Jérusalem, 12 miches de pain, appelées Lechem HaPanim (Pain de la Présence) étaient continuellement exposées. Ces pains étaient cuits par les prêtres et remplacés chaque semaine, afin d’être frais pour le Chabbat.
Lorsque le Temple a été détruit, les rabbins de l’ère rabbinique ont créé des rituels symboliques pour préserver la mémoire du Temple et son rôle central dans la vie juive. La maison devint connue comme un mikdash me’at (petit sanctuaire), un espace sacré dans lequel nous pouvions utiliser des rituels, en souvenir du service du Temple. Les rabbins ont institué une pratique appelée hafrashat challah (le retrait de la pâte), dans laquelle une petite portion de la pâte à pain était séparée et jetée comme un rappel symbolique de l’offrande du Lechem HaPanim.
En attachant ce rituel de souvenir à la cuisson du pain, les rabbins ont élevé le pain à un statut supérieur à celui de quelque chose servi avec le repas. Le pain est devenu un élément central de la vie juive et de la préservation de moments, d’idées et d’idéaux dans l’histoire juive. L’exemple le plus clair de cette évolution est celui des deux pains de challah servis à chaque repas de Chabbat. Ils sont destinés à symboliser la double portion de manne donnée aux Israélites dans le désert, afin qu’ils n’aient pas à chercher de la nourriture le jour du Shabbat. Bien que la plupart des Juifs considèrent la challah comme la quintessence du pain juif, la challah traditionnelle des Juifs sépharades ressemblait plus souvent à la pita. La forme tressée de la challah ashkénaze est basée sur une tradition non juive d’Europe de l’Est dont les racines remontent à la période médiévale. Il est intéressant de reconnaître qu’une caractéristique centrale de la pratique juive a été influencée de manière aussi significative par le monde en général.
Dans le judaïsme ashkénaze et sépharade, il existe également une tradition consistant à changer la forme d’une challah pour la relier à la période de l’année ou à la fête à venir. Le plus connu de ces changements est l’utilisation d’une challah ronde pour la période autour de Rosh HaShanah. Cependant, il existe une coutume ashkénaze qui consiste à donner au pain consommé lors du repas de fête de Pourim une forme représentant une fleur. Cela s’explique par le fait qu’un chant liturgique médiéval, « Shoshanat Ya’akov » (La Rose de Jacob) est traditionnellement récité après la lecture de la Megillah.
Une autre tradition ashkénaze consistait à cuire du keylitsh, une challah allongée et largement tressée, destinée à ressembler à la corde qui a été utilisée pour pendre Haman. La communauté juive marocaine fait cuire un pain appelé einei Haman (les yeux d’Haman), dans lequel des œufs durs non pelés sont cuits directement dans le pain.
Même si vous ne trouvez qu’un seul type de challah à la boulangerie aujourd’hui, l’aspect et le toucher des pains juifs sont aussi divers que la communauté juive elle-même. Vous pouvez en apprendre davantage sur cette diversité en lisant l’ouvrage de Maggie Glezer, « A Blessing of Bread : The Many Rich Traditions of Jewish Bread Baking around the World » de Maggie Glezer. En explorant les coutumes culinaires des Juifs du monde entier, nous avons une occasion unique d’explorer la vie juive, de nous souvenir de nos racines juives et de faire un bon repas. B’tayavon ! Bon appétit!
Jonathan Fass est un directeur exécutif adjoint du centre communautaire juif Evelyn Rubenstein.

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