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Quelle est la précision des tests rapides de dépistage de la grippe ?

La recherche, dirigée par le Dr Caroline Chartrand, pédiatre membre du personnel de l’hôpital Sainte-Justine et chercheuse, a été publiée cette semaine dans les Annals of Internal Medicine.

Le diagnostic précoce de la grippe est essentiel tant pour des soins optimaux aux patients que pour le contrôle des infections. Si la culture virale et les tests de réaction en chaîne par polymérase à transcriptase inverse (RT-PCR) ont été les normes de référence pour détecter la grippe, ils peuvent être coûteux et le délai d’obtention des résultats varie de un à dix jours. Les TIDR tentent de surmonter certains de ces problèmes. Ils sont simples à utiliser, donnent des résultats en 15 à 30 minutes sans devoir être envoyés à un laboratoire et, dans la plupart des cas, peuvent être administrés dans des environnements cliniques de routine, comme un cabinet médical ou des services d’urgence.

Avec plus de 25 tests rapides de dépistage de la grippe sur le marché, les médecins et les prestataires de soins de santé doivent donner un sens à la volumineuse littérature sur ces tests. C’est exactement la raison pour laquelle nous avions besoin d’une méta-analyse, explique le Dr Madhukar Pai, auteur principal de l’étude, professeur associé au département d’épidémiologie de McGills & Biostatistique, et chercheur à l’IR CUSM. Tant d’articles ont été publiés, surtout depuis la pandémie de H1N1, mais personne n’avait synthétisé ce corpus de littérature en un seul ouvrage cohérent. Notre espoir est que ce travail permette d’éclairer les futures directives sur l’utilisation de ces tests.

Que signifient les résultats de l’étude pour les soins aux patients ? Nos résultats suggèrent un argument en faveur de la mise en œuvre systématique de ces tests au point de service, en particulier chez les enfants, pendant la saison de la grippe, explique Chartrand, qui était étudiante en maîtrise à McGill lorsqu’elle a mené la recherche. Il faudrait que cela soit démontré dans la pratique clinique, mais l’utilisation systématique de ces tests pourrait se traduire par des améliorations importantes des soins aux patients, en particulier aux enfants. Par exemple, si vous savez que votre patient a la grippe, vous n’aurez peut-être pas besoin de faire d’autres tests. Peut-être seriez-vous en mesure de prescrire des médicaments antiviraux plus tôt. Et peut-être les patients grippés seraient-ils triés différemment et renvoyés chez eux plus rapidement, ce qui est une excellente nouvelle pour les salles d’urgence et les cliniques très fréquentées pendant la saison de la grippe. Mais il est important de noter que les tests rapides de dépistage de la grippe peuvent être faussement négatifs et ne doivent donc pas être utilisés pour exclure la grippe.

Selon l’Agence de la santé publique du Canada, entre 2 000 et 8 000 Canadiens peuvent mourir de la grippe et de ses complications chaque année, selon la gravité de la saison. Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC)Â situent son nombre entre 3 000 et 49 000 par an.

Le traitement de la grippe est le plus efficace lorsqu’il est mis en place tôt dans l’évolution de la maladie. La possibilité de commencer plus tôt un traitement spécifique contre la grippe chez les personnes présentant un risque élevé de complications, comme les femmes enceintes ou les personnes atteintes de maladies cardiaques, et qui ont un résultat positif au test rapide, est un avantage majeur de ces tests, explique le Dr Timothy Brewer, directeur des programmes de santé mondiale à McGill et l’un des auteurs de l’étude.

L’étude a été financée en partie par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Parmi les autres collaborateurs figurent la Dre Mariska Leeflang, du centre médical académique de l’Université d’Amsterdam, et la Dre Jessica Minion, de l’Université de l’Alberta.
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