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Pourquoi l’appelle-t-on les toilettes ?

(Il va être difficile d’écrire celle-ci sans avoir recours à toutes sortes de jeux de mots malpropres, mais je vais faire de mon mieux.)

Lorsque j’étais à Londres il y a quelques semaines, un groupe d’entre nous était assis dans un pub le samedi après-midi (quel cliché !) et quelqu’un a mentionné que la raison pour laquelle le « loo » anglais est ainsi nommé est que les toilettes étaient communément situées dans la pièce 100 des immeubles et que les deux (« loo » et « 100 ») se ressemblent beaucoup. (Vous pouvez voir que j’ai noté cette anecdote sur mon Palm Pilot analogique (quadrant supérieur droit) pour m’y référer plus tard). Il s’avère que le chat de pub mis à part, le jury est quelque peu hors de cause sur l’étymologie de « loo » (à moins que l’OED, auquel je n’ai pas accès, dise le contraire, des gens ont écrit avec l’entrée OED pour loo, résumée ci-dessous).

Une théorie populaire vient de cette chronologie des toilettes:

Lorsque les gens jetaient leurs déchets de pot par la fenêtre, ils criaient « Gardez l’eau » . C’est le français pour « attention à l’eau ». Le mot « loo » nous vient probablement de cette expression, bien que certains pensent qu’il vient de « Room 100 », qui est ce que les Européens appelaient la salle de bain.

Wikipedia soutient également cette version (ne manquez pas la liste d’euphémismes pour toilettes qui s’y trouve, notamment poop-house (wtf ?), dunny, et necessary).

Michael Quinion propose quelques théories supplémentaires. L’origine du mot ne semble pas antérieure à l’usage qu’en fait James Joyce dans Ulysse en 1922 – « O oui, mon loup. Combien ça coûte ? Waterloo. Water closet. » – C’est peut-être Joyce qui l’a inventé. Ou bien il pourrait s’agir d’une « mauvaise prononciation britannique du français le lieu, « the place », un euphémisme ». Peut-être que loo est un diminutif de bordalou, « une commode portative portée par les dames du XVIIIe siècle dans leur manchon » ( !!). Quinion note également qu' »une hypothèse un peu plus plausible veut qu’il vienne du français lieux d’aisances, littéralement « places of ease » (le terme français est généralement pluriel), autrefois aussi un euphémisme anglais, qui aurait pu être repris par les militaires britanniques pendant la Première Guerre mondiale », mais qu’il n’y a pas vraiment de preuve concluante pour soutenir l’une de ces théories plutôt que les autres.

Cecil Adams, de Straight Dope, propose plusieurs des mêmes théories ainsi que cette théorie supplémentaire :

C’est l’abréviation de « Lady Louisa », Louisa étant l’épouse impopulaire d’un comte de Lichfield du XIXe siècle. En 1867, alors que le couple rendait visite à des amis, deux jeunes malins ont enlevé l’étiquette de la porte de sa chambre et l’ont collée sur la porte de la salle de bains. Les autres invités se mirent alors à plaisanter en parlant de « se rendre chez Lady Louisa ». Sous une forme abrégée, cela a fini par se répandre dans les masses.

Mais Adams n’a pas non plus de réponse définitive et la question de l’étymologie de loo continuera donc à être débattue sur Internet et dans les pubs du monde entier.

Mise à jour : l’OED note l’usage de Joyce comme le plus ancien, mais ne sait pas non plus comment expliquer les choses :

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